PONTIAC
"À la croisée des chemins" par John-Philippe Smith
Pierre
Pontiac, un point de rencontre entre rivières et collines
La rivière des Outaouais et l’escarpement d’Eardley offrent un contraste qui attire l’œil du voyageur. Cette démarcation évidente entre la vallée de l’Outaouais et le Bouclier canadien témoigne d’une riche histoire géologique. Les premières traces d’une occupation humaine sont très anciennes; elles remontent à 6000 ans. Cette présence a modifié à son tour les éléments du territoire ‒ la rivière, la forêt et le sol ‒ et a façonné ce paysage de transition.
Composantes du territoire historique des Anishinabeg (les Algonquins), les cantons actuels d’Onslow et d’Eardley ont été des lieux de passage et d’échanges pour les explorateurs et les voyageurs des 17e et 18e siècles. Dans les années 1830 et 1840, les premières familles européennes (Wyman, Mohr, Merriefield, Sinclair, Lusk et Herdman) y font souche à la faveur d’une nouvelle industrie appelée à transformer le visage économique de la région : l’exploitation des forêts de pins blancs. Cette ressource, une fois récoltée, cède sa place aux paysages agricoles. Jusqu’à l’arrivée tardive du chemin de fer en 1886, la rivière des Outaouais demeure la principale voie pour le transport des personnes et des marchandises.
Crossroads (À la croisée des chemins), 2017, par John-Philippe Smith
Cette œuvre rappelle les anciennes bornes militaires que l’on trouve le long des routes depuis la Rome antique, mais aussi les obélisques qui, au cours des siècles, ont servi à commémorer le souvenir d’un événement ou d’une personne. La sculpture est orientée en fonction des points cardinaux. Chaque face illustre un aspect différent de l’histoire de la municipalité. Le nord rappelle la géologie singulière de l’escarpement d’Eardley et la chute de Luskville, alors que l’est rend hommage aux peuples autochtones qui utilisaient la rivière pour commercer, se déplacer et se nourrir. Le côté sud nous rappelle l’arrivée des colons d’origine européenne (Irlandais, Écossais, Anglais et Français) et leurs établissements agricoles. Enfin, la face ouest, illustrée d’un draveur en équilibre sur des billes de bois, souligne l’importance de la forêt pour la collectivité.
Originaire du Pontiac, John-Philippe Smith est un sculpteur et graveur professionnel dont la pratique s’enracine dans l’histoire et les traditions. Il a gagné plusieurs prix dont une première place au Festival européen de la pierre en 2015. Son atelier Smith & Barber a restauré les sculptures et la maçonnerie de pierre de plusieurs édifices sur la colline du Parlement.