La Pêche
"Le moulin de Masham" par Jean-Yves Vigneau
Aluminium
Les chutes et les rapides au cœur du développement
C’est vers 1825 que la coupe de bois atteint le canton de Masham. Les travailleurs forestiers empruntent le chemin naturel formé par la chaîne des lacs Meech, Mousseau et Philippe. En 1837, Ovide Bélanger s’installe dans le secteur de Sainte-Cécile-de-Masham afin d’y pratiquer l’agriculture. À la même époque, Édouard Trempe construit un moulin à farine et à scie. Ce moulin aux abords de la rivière La Pêche est vendu en 1883 à la famille Bertrand qui l’exploite jusqu’en 1934. La famille possède aussi un magasin général et une boutique de forge.
Un barrage contrôle le débit de l’eau et assure qu’il est suffisant durant toute l’année. Une petite communauté se développe autour des installations de la famille Bertrand. Pendant la crise économique des années 1930, le marchand Maurice Bertrand crée sa propre monnaie afin de payer les hommes qui travaillent à son moulin. L’argent ainsi reçu en salaire ne peut être utilisé qu’au magasin familial.
La famille Dufour acquiert le moulin à scie en 1942. Elle l’exploite jusqu’à sa destruction par un incendie, en janvier 1954.
Le moulin de Masham, 2017, par Jean-Yves Vigneau
Cette œuvre commémore l’histoire du moulin et son importance dans la vie de Masham. Des poutres en bois « carré » font référence à l’exploitation de la forêt, première activité économique de la collectivité. Une grande lame de scie ronde rappelle quant à elle la présence du moulin qui permettait de transformer les poutres en planches. Percée d’une multitude de gouttelettes, la lame évoque aussi la force motrice de l’eau. Aux extrémités des deux billes de bois, l’artiste a reproduit les deux faces de la pièce de monnaie créée par le marchand général Bertrand.
Originaire des Îles-de-la-Madeleine, Jean-Yves Vigneau a réalisé de nombreuses œuvres d’art public in situ tant au Canada qu’à l’étranger. La mer, l’eau et l’insularité occupent une grande place dans son œuvre.